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OST ( à écouter pendant la lecture de ce texte ) : https://youtu.be/XxM1SX35-GU
Alors que le premier article de ce blog ne devait pas du tout traiter ce sujet (oui, ce blog n'a pas commencé qu'il prend déjà du retard, ça promet j'vous l'dis !), je me suis pris à réécouter la bande sonore du jeu Gris sorti fin 2018, créé par le studio Nomada et édité par Digital Devolver. D'ailleurs, je l'écoute encore au moment où j'écris ces mots.
Que dire de Gris ? Pour ceux qui ont tendance à s'intéresser à la scène du jeu vidéo indépendant, je pense que vous en avez forcément entendu parler. Pour les autres peut être pas, sûrement à cause d'une sortie un peu tardive et un peu éclipsée par les gros titres de Noël. Gris est un petit plateformer à énigmes, empruntant de temps en temps au métroidvania (qui ne le fait pas aujourd'hui après tout...) qui se fait en moins de 5 heures. "Encore un jeu indé flemmard qui nous occupera un dimanche matin, en attendant que la famille se lève" se diront sûrement certains... Pourtant il n'en est rien. Gris est une œuvre qui marque. Gris est un de ces jeux que vous pourrez utiliser en dîner de famille pour défendre l'idée que oui, le jeu vidéo peut être de l'art. Même si je ne pense pas que votre oncle fermé soit réceptif à ce type de jeu, voire à l'art en général...
Car Gris est une œuvre poétique, qui dit peu par la parole, mais beaucoup par son environnement. Si vous jetez vos yeux sur quelques images du jeu, alors vous remarquerez une direction artistique assez marquante... Proche d'une peinture, Gris, malgré son nom, utilise, tout au long de son récit, les couleurs pour illustrer son propos, et surtout, notre avancée au court du jeu. Après une introduction où notre héroïne perd sa voix et le monde ses couleurs, nous entamons notre partie dans un univers sobre, élégant, blanc et noir... Gris.
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Une couleur triste me direz vous, avec tout ce que ce qu'elle peut avoir de déprimant. Mais très vite, nous serons amenés à débloquer le rouge. Redonnant de la couleur à notre univers, sans pour autant le rendre plus accueillant, au contraire, il parait presque plus rude. Et ce n'est pas les tempêtes approchant qui me feront dire le contraire... Tempêtes contre lesquelles il faudra faire bloc pour avancer, bien que cela nous ralentisse. Chaque tempête étant accompagnée d'une musique d'orgue dramatique, comme si un élan de panique nous prenait nous, le joueur, l’héroïne ainsi que le monde qui nous entoure.
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Ce qui nous emmène indéniablement vers la musique et le sound design de ce jeu. Gris est un jeu avec une ambiance forte, avec une musique douce, parfois triste, parfois épique, parfois dramatique, mais qui accompagne toujours l'aventure avec justesse afin d'intensifier le ressenti que nous sommes censés avoir. Bien que pas forcément joyeuses, les musiques vous donneront probablement plusieurs fois des frissons, et c'est tant mieux.
D'ailleurs, il n'y aura pas que les musiques qui pourront vous donner des frissons, mais aussi la qualité générale de l’animation. En effet, le jeu bénéficie d'une fluidité dans ses animations, sans pour autant que cela ne ralentisse le gameplay. Et en parlant de gameplay, le jeu nous fait non seulement découvrir son évolution par le déblocage de couleurs, mais nous fait aussi débloquer des plateformes par des petites sources de lumière, cachées parfois sous nos yeux, et parfois dans des endroits inattendus, et bien plus lointains. De plus, à chaque couleur débloquée, Gris nous fait volontairement repasser dans des zones déjà traversées. Mais ces zones, désormais complétées par une couleur supplémentaire, seront bien différentes qu'auparavant. En effet, la couleur supplémentaire permet à Gris de redéfinir son level design pour chaque zone, afin de créer de nouvelles plateformes, pour aller chercher plus haut, plus loin, de nouvelles sources de lumière.
Non content d'utiliser les couleurs, les lumières et plus tard dans le jeu la voix retrouvée de notre protagoniste, Gris va régulièrement nous confronter à un ennemi majeur. Un oiseau, corbeau de malheur, qu'il faudra combattre avec une certaine intensité pour retrouver une sérénité et un apaisement complet. Ces phases, souvent impressionnantes dans leurs musiques et leurs animations, nous permettront d'utiliser nos quelques compétences apprises pour vaincre un ennemi, avant inatteignable.
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Vous l'aurez compris, Gris n'est pas simplement un jeu vidéo de plateforme, c'est également une métaphore de deuil, de la déprime et de ces éventuelles phases de tristesse de la vie par lesquels nous passons tous. Gris nous illustre ces passages par ses couleurs, nous montre que des petites sources de lumières, dissimulées un peu partout autour de nous, et qu'une bonne dose de courage nous permettent d'avancer, et de devenir plus fort, jusqu'à l'acceptation finale de cette perte.
Bien sûr, Gris n'est pas parfait, beaucoup ne seront pas sensibles à sa poésie et son imagerie, certains trouveront que le jeu manque de panache et certains même le trouveront trop long pour pas grand-chose (même si je suis persuadé que ces mêmes personnes se plaignent quand un jeu fait moins de 5h)... Mais Gris peut être tellement fort qu'il fait du bien, et il ne peut qu'aider à nous soutenir dans ces moments durs de la vie. Gris peut faire pleurer, c'est vrai (d'ailleurs il l'a fait pour moi), mais il fait sortir ces larmes nécessaires, qui aident souvent à franchir une des étapes d'un deuil, quel qu'il soit.
Je ne peux alors que vous inviter à jouer à Gris, rien que pour récompenser le travail sublime de ses créateurs. Et s'il peut en plus vous aider à aller mieux, alors foncez. Jouez. Jouez à gris, au calme, avec un casque sur les oreilles pour vous laisser immerger et emporter par la beauté de ce titre, et même si vous pleurez sur votre switch, à côté d'un asiatique dans un avion pour l'autre bout du monde, ce n’est pas grave, si c'est ce dont vous aviez besoin... Et croyez-moi, je sais de quoi je parle.
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PS : Gris n’apparaît pas dans la catégorie des tests, car comme vous aurez pu le remarquer, cet article vient plus du cœur que de la critique vidéoludique d'un titre, il est sûrement biaisé par le contexte dans lequel je l'ai découvert et vécu.
* Merci, une fois encore, aux mystérieux relecteurs, qui se reconnaîtront, pour leurs regards extérieurs et leurs corrections pertinentes.
Par Atreide
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Critique pas tenté à la culture peu développée, ce canard ouvre pourtant souvent son bec pour venir kwaker ce qu’il a sur le kwak. Comme son avatar le laisse supposer, il se plaît souvent à surprendre, contredire les gens, et sa fourberie n’a d’égal que sa capacité à râler. Non content de kwaker ses amis Cayuguien toute la journée, il s’est dit qu’internet se devait de lire ses coups de kwak. De manière générale, cet oiseau becté se plaît à avoir un avis différent de la majorité… Bien qu’il ne soit pas si différent des autres canards qui peuplent cet étang. Mais soyez assuré qu’il essayera toujours de mesurer ses battements d’ailes, bien qu’il ne puisse s'empêcher de les agiter, tant la kwak culture le passionne. Ce qui le conduira inexorablement à digresser sans cesse, quitte à en perdre ses plumes et son auditoire. Mais si, toutefois, vous êtes prêt à rester malgré ses digressions, le canard Muad’vi se fera un plaisir de kwaker avec vous, tant qu’il ne se sentira pas kwaker.
De mon point de vue, le jeux vidéo peut transmettre toute sorte d'émotions, au même titre que le cinéma. Déjà, si l'on considère les œuvres avec une narration assez présente et importante, il y a souvent de nombreuses cinématiques, qui pourraient s'apparenter à du cinéma... Donc pourquoi ces cinématiques ne pourraient-elles pas produire le même effet ? De plus, le jeux vidéo nous rendant acteur, je pense qu'il favorise d'avantage l'immersion et l'implication dans une histoire et dans ses personnages. Donc il n'y a pas de raisons que le jeux soit moins capable que le cinéma sur ce qui est de faire ressentir des émotions. Enfin, comme chaque œuvre, elle va dépendre de l'état d'esprit dans lequel nous nous trouvons lorsqu'on…
Belle présentation du jeu !
Certainement à cause du fait que je ne suis pas un grand joueur, et donc un peu inculte niveau jeux-vidéos, j'ai toujours pensé qu'il y avait un gouffre entre les émotions que peut provoquer un film et celles d'un jeu vidéo...
Mais après une telle description, je suis fortement tenté par l'expérience Gris, qui pourrait me faire découvrir ça.
Et tant pis, si je ne verse pas ma petite larme, c'est que j'ai définitivement un cœur de pierre...