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Quelles œuvres vous ont réellement marquées ? Vous êtes vous déjà posé la question ? Quelles philosophies de vie essayer vous de tenir (si toutefois vous en avez) ? Comment voyez vous le monde ? La société ? Notre mode de fonctionnement ? Notre avenir ? Notre passé également ? Quelles œuvres résonne en vous ? Marquant le lien entre plusieurs aspects, regards, philosophies ou encore même fascination de votre vie ... Toutes ces questions ont tendances à se poser régulièrement dans mon esprit... Et plus j'y réfléchi, plus Princesse Mononoké ne cesse de revenir... Brassant plusieurs thèmes de nombreuses histoires que je chéri tant et qui m'ont forgés, ce film d'animation semble être le parfait équilibre entre les sujets, les philosophies et les propos d'auteurs qui me tiennent à cœur...
Cela faisait longtemps que je souhaitais écrire dessus... J'avais d'ailleurs commencé plusieurs ébauches, introduites avec une citation de Miyazaki, un résumé du film, des travaux de l'auteur et des artistes ayant planché sur l'animation... Et au delà de classicisme, de la longueur et de l'aspect descriptif peu passionnant de cette démarche, rien de tout ça ne semblait pertinent... Car cet article, je ne l'écris pas pour parler de quelque chose d'exceptionnel, une pépite méconnue... Non, je l'écris parce que Princesse Mononoké me tient à cœur, tout simplement.
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Pris dans un regard non manichéen du monde, ce film parle de beaucoup de choses... Sans jamais vraiment condamner, ou juger... Ou tout du moins en nuançant toujours son propos... Il tente simplement d'apporter un regard sur le monde, sur les gens, et des constats sur son comportement... Et ses paradoxes. Prenez par exemple son rapport à la nature. Coincé entre fascination, calme apaisant, et terreur, évolution décadente, vieillesse... Coincé entre la vie et la mort, à donner et reprendre celle-ci... A l'image de son représentant, le dieu Cerf.
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Princesse Mononoké parle de conflit, de haine et en parallèle de collaboration, d'amour et d'entraide... Paradoxal et en même temps rempli de sens... Et d'humanité. Car bien plus que par la nature, ce film me parait bien plus intéressé par l'humain. Plein de complexité, coincé dans ses émotions fortes, sa survie et sa volonté de dompter le monde, et sa beauté, sa simplicité et ses bonnes intentions.
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Le village de Dame Eboshi semble plutôt prospère : équilibré dans sa société, où, malgré la difficulté du travail, de la maladie et la dureté de la vie, la population semble heureuse. Tout ça, les habitants semblent le devoir à leur leader : mais quel en est le prix ? En effet, le village est rayonnant, mais à force de production d'arme, de conquête de la nature et de désacralisation des dieux de la foret, le combat de du village et de sa dirigeante est remis en question... Mais Dame Eboshi est elle foncièrement mauvaise ? Je ne pense pas. Le film s’attarde longuement à nous présenter ce qu'elle apporte à son village, ses habitants, et notamment les plus nécessiteux, allant jusqu’à soutenir, nourrir, soigner et s'occuper des lépreux. Et Dame Eboshi n'est que l'un des personnages du film à avoir cette dualité...
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Ashitaka, notre héros, est quant à lui, coincé entre haine et vengeance, et sincère bienveillance, en cherchant la rédemption en essayant d'adopter un regard dépourvu de haine sur le monde. Coincé entre sa volonté et ses actions pour changer les choses, et son regard spectateur sur le monde qui l'entoure.
Au centre de ces dualités individuelles et collectives, se trouve la princesse Mononoké... Princesse humaine élevée parmi les loups, louve guerrière combattant les humains malgré en être elle même une. Marquée par ses excès et ses émotions fortes, qu'elles soient tendres, ou violentes, San est une humaine haïssant l'humain, alors qu'elle en est une des plus belle représentante, coincée dans ses émotions multiples.
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Que ce soit l'industrie ou la nature, celle ci peut être superbe, comme destructrice.
Enclavés dans ce combat dont Ashitaka tentera de réduire les dommages, les différents personnages causeront un cataclysme, un événement dramatique ravageant tout sur son passage. Mais malgré cela, Princesse Mononoké se termine bien, sur un message optimiste : Dame Eboshi va recréer un village, non basé sur la production d'armes, Ashitaka est sauvé et la princesse retourne à la forêt pour continuer de la défendre... Et c'est là que je dois vous parler de Hayao Miyazaki, son réalisateur. Bien que pessimiste, il tente tout de même d'apporter un regard positif sur le monde, se sentant plus d'apporter l'espoir aux spectateurs, que de transmettre son désespoir... Et bien que je pense que ce soit une personne assez intrigante , je n'ai pas envie de rentrer dans l'idéalisation, d'autant que le bonhomme a aussi des défauts et ses contradictions... Je tiens simplement à rapporter certains de ses propos, qui, je pense, illustrent très bien Princesse Mononoké.
"Ça serait merveilleux de voir la fin de la civilisation de mon vivant, mais ça à l'air peu probable, c'est pour ça que j'utilise mon imagination pour voir ce que ça donnerait [...] Ce genre d’inondation est un désastre, mais en pareil circonstances, je pense que les gens deviennent plus bienveillants les uns envers les autres. Ils pensent devoir sauver les personnes en danger. Ils deviennent de meilleures personnes." Je pense que je n'ai pas besoin de m'étendre plus là dessus, Princesse Mononoké me parait assez illustrer ce genre de propos.
Si vous êtes intéressé pour plus de détails sur l'auteur, je vous recommande cette vidéo de Bolchegeek qui résume tout ça assez bien : https://youtu.be/gupZ07T-Sc0
Princesse Mononoké traduit un esprit qui me parle, bien plus que celui de nombreux films populaires récents. Un esprit non manichéen, traduisant les bienfaits de l'homme et de la nature, mais aussi ses méfaits et ses dangers. The Legend of Zelda, dans sa gestion de l'apocalypse et sa passion pour la nature et la simplicité ( https://youtu.be/2fPz7kGduT4 ), Star Wars, dans son propos sur la haine et le pouvoir, Le seigneur des anneaux, dans sa critique de l'industrie et sa passion pour la nature, ou encore Matrix, dans son propos sur le choix... Ou même NieR... Toutes ses œuvres, qui m'ont construites, résonnent en moi lorsque je regarde Princesse Mononoké, et je n'ai cité que les principales et plus connues, mais je suis convaincu que ces propos se retrouvent dans de nombreuses œuvres actuelles, et que ce film a beaucoup apporté...
Personne n'est bon ou mauvais. Rien n'est bon ou mauvais... Le monde n'est ni blanc, ni noir, mais bel et bien coincé dans des nuances de couleurs chaudes, froides, vives et pâles, grises et colorés. Et au travers de ce monde nuancé, nous retrouvons toujours le quotidien, les petites choses de la vie, qui peuvent paraître anodine mais font aussi la beauté et la force de ce qu'on appelle la vie.
* Merci, une fois encore, aux mystérieux relecteurs, qui se reconnaîtront, pour leurs regards extérieurs et leurs corrections pertinentes.
Par Atreide
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Critique pas tenté à la culture peu développée, ce canard ouvre pourtant souvent son bec pour venir kwaker ce qu’il a sur le kwak. Comme son avatar le laisse supposer, il se plaît souvent à surprendre, contredire les gens, et sa fourberie n’a d’égal que sa capacité à râler. Non content de kwaker ses amis Cayuguien toute la journée, il s’est dit qu’internet se devait de lire ses coups de kwak. De manière générale, cet oiseau becté se plaît à avoir un avis différent de la majorité… Bien qu’il ne soit pas si différent des autres canards qui peuplent cet étang. Mais soyez assuré qu’il essayera toujours de mesurer ses battements d’ailes, bien qu’il ne puisse s'empêcher de les agiter, tant la kwak culture le passionne. Ce qui le conduira inexorablement à digresser sans cesse, quitte à en perdre ses plumes et son auditoire. Mais si, toutefois, vous êtes prêt à rester malgré ses digressions, le canard Muad’vi se fera un plaisir de kwaker avec vous, tant qu’il ne se sentira pas kwaker.
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